La recherche prend toujours plus d’importance dans la médecine. La réadaptation n’échappe pas à cette tendance et le Valais a la chance de pouvoir compter sur un pôle de compétence unique en Suisse romande et à la pointe de son domaine.
Roger Hilfiker, physiothérapeute HES-SO, François Luthi et Cyrille Burrus, médecins CRR, Christine Favre, psychologue CRR, Philippe Terrier et Bertrand Léger, biologistes IRR, accompagnés du Dr Rolf Frischknecht, ancien président du board européen de Médecine Physique et Réadaptation.
En effet, l’Institut de recherche en réadaptation de la Clinique romande de réadaptation (CRR-IRR) a eu l’opportunité de présenter son étude « La complexité biopsychosociale et la réadaptation » au congrès mondial sur la réadaptation (Berlin du 19 au 23 juin 2015).
Cette sollicitation constitue une réelle opportunité et une marque de reconnaissance pour le travail effectué par les chercheurs du pôle CRR-IRR. Au retour de ce congrès, l’équipe était satisfaite de sa présence et du réseautage qu’elle a permis.
La complexité « biopsychosociale », c’est quoi ?
Selon la Classification Internationale du Fonctionnement (CIF), la réadaptation inscrit son action dans ce que l’on nomme communément le modèle de la complexité biopsychosociale (BPS). Ce terme signifie que la combinaison de facteurs, biologiques, psychologiques, comportementaux et sociaux influencent le devenir des patients. Dans un tel modèle, ces facteurs sont interconnectés et un changement apporté à une variable donnée peut avoir un impact sur l’ensemble du système.
On n’est donc plus dans un modèle linéaire (une cause, un effet), mais bien dans un modèle complexe interconnecté. Ceci permet de comprendre pourquoi une lésion à priori banale (une entorse de cheville, une lombalgie commune) peut avoir un impact très défavorable ou encore pourquoi 2 patients atteints de la même lésion peuvent avoir une évolution fort différente.
La CIF est à ce jour une des représentations les plus abouties de de ce modèle de la complexité BPS. Elle permet de représenter les différents facteurs et leur interconnexion. Elle est à la fois un outil diagnostic, thérapeutique et pédagogique. Néanmoins, dans le domaine de la réadaptation souvent et en particulier lors de la prise en charge des pathologies chroniques, les facteurs biologiques laissent souvent la place aux facteurs psychologiques, comportementaux et sociaux ; ou encore les données objectives semblent moins importantes que les données subjectives.
La recherche au cœur d’une clinique
L’originalité de la démarche de l’équipe de recherche de l’IRR-CRR est de tenter une approche intégrée de l’ensemble de ces facteurs, sans laisser de côté les facteurs biologiques et les données objectives : en cherchant par exemple à mettre en évidence de nouveaux marqueurs biologiques ou encore de nouvelles manières d’acquérir des données objectives ; en étudiant ensuite les liens possibles entre ces données objectives et les autres facteurs du modèle BPS.
De plus, cette démarche de recherche se fait au sein d’une clinique, donc directement à proximité des patients et des thérapeutes, ce qui apporte une réelle plus-value à la démarche. Cela permet ainsi une transmission à la pratique clinique quotidienne des données acquises par la recherche. La présentation de cette étude à ce congrès fut également un aboutissement après plus de 10 ans de travail pour l’équipe de chercheurs IRR-CRR.
On en parle dans la presse
Avant le départ de la délégation CRR-IRR pour Berlin, plusieurs médias en ont parlé. Pour en savoir plus sur la problématique, lisez les articles en annexe et écoutez l’interview du Dr François Luthi dans l’émission CQFD de RTS la 1ère.